La Science au service de la Musique.
Maurice Martenot fit preuve dès son plus jeune âge de dons musicaux et apprit le piano, le violoncelle, l'harmonie et le contrepoint. S'attachant particulièrement aux questions pédagogiques et à l'application des plus récentes données de la psychopédagogie à l'enseignement de la musique, il contribue à la rénovation de l'éducation musicale en mettant au point avec ses deux sœurs, une méthode qui a fait ses preuves.
Mais une autre question préoccupait Maurice Martenot : ouvrir à la musique un horizon nouveau en lui apportant des moyens d'expression inédits, une palette de sonorités non encore entendues, mettant le progrès de la science au service de l'art. Pendant la guerre 1914-1918, le futur inventeur est affecté aux transmissions et, vers la fin de la guerre, l'armée commença à utiliser des postes de télégraphie à lampes triodes. Une des caractéristiques de cette lampe était de fournir un son pur à fréquences variables, ce que ne put s'empêcher de remarquer le musicien.
En rentrant de la guerre, il se mit au travail pour chercher à domestiquer les ondes émises par ces lampes. Il créa ainsi les Ondes Martenot. On peut considérer que cet ancêtre du synthétiseur est, avec le theremin mis au point un an auparavant, l'un des plus anciens instruments de musique électronique encore employés aujourd'hui. Maurice Martenot conçoit son instrument à partir de 1918 et le présente à l'Opéra de Paris en 1928.
Sept modèles apportèrent des améliorations successives. L'instrument de 1919, sorte de Theremin peu viable selon lui, ne fut pas comptabilisé par Maurice Martenot.
Des compositeurs comme Arthur Honegger, Darius Milhaud, André Jolivet et Olivier Messiaen écrivent immédiatement pour les ondes Martenot, que son inventeur ne cesse d'améliorer jusqu'en 1975, année de la création du 7ème et dernier modèle de concert. Son répertoire compte plus de 1500 œuvres. Sa production est stoppée en 1988 et on assiste quelques années plus tard à l'éclosion de deux instruments proches qui ont pour nom Ondéa et French Connection. En 2009, l'instrument est à nouveau fabriqué sous le nom d'Ondes Martenot (marque déposée). C'est la renaissance de cet instrument qui trouve aujourd'hui sa place officiellement parmi les instruments traditionnels, au concert, au théâtre, dans la musique de films, dans celle des émissions radiophoniques et de télévision, enfin dans l'enseignement au Conservatoire national supérieur de Paris.