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II] Le Thérémin.

1. Historique.

Léon Theremin (Lev Sergueïevitch Termen en russse), est né à Saint-Petersbourg en 1896. Il est passionné de musique et de physique et se consacre au violon mais aussi principalement à l’étude du génie électrique à l’Université de Petrograd.

Un de ses premiers projets est l'étude de l'usage du corps humain comme conducteur électrique et sa capacité à stocker des charges, connue sous le nom de capacitance. Léon est intrigué par le fait que la capacitance naturelle du corps d'une personne se tenant à proximité d'un circuit électrique puisse interférer avec la capacitance du circuit lui-même. Lors de ses recherches, il construit un appareil permettant de mesurer la densité d'un gaz sous différentes conditions de températures et pressions.
En construisant cet appareil, Léon remarque que les mouvements de sa main près du circuit sont interprétés comme des fluctuations de la densité, ce qui provoque des sifflements plus ou moins aigus, qui éveillent immédiatement son oreille de violoniste.
Il développe donc son invention pour aboutir, en 1918 à un instrument de musique baptisé en premier lieu « éthérophone » qui fut parmi l’un des premiers instruments de musique électronique.

Il bénéficia de la volonté du gouvernement russe des années 20 de développer l’électricité dans l’ensemble de la Russie : ayant attiré l’attention des autorités russes, Léon Theremin eut la possibilité de faire, en 1922 la présentation de son instrument à Lénine en personne. Ce dernier, enthousiasmé prit des leçons de thérémin, et en commanda 600 exemplaires afin qu’ils soient distribués partout en URSS.

L. Thérémin joue

De plus, Léon Theremin fut envoyé, en 1927, en tournée en Occident, comme ambassadeur de la nouvelle technologie soviétique. Il donne des concerts d’éthérophone en Europe et en Amérique du Nord puis s’établit à New York où il reçoit un accueil triomphal et conclut en 1929 une entente avec RCA pour la commercialisation de son appareil, sous le nom de « thereminvox » bientôt raccourci en thérémin.
Ce ne fut pas une grande réussite, mais l’inventeur continue à donner des cours de thérémin, des concerts et à faire des inventions dont le « terpsitone » : inspiré du thérémin, cet appareil se présente sous la forme d’une scène munie d’antennes. Des danseurs y évoluent, produisant la musique par les mouvements de leurs corps dans le champ électromagnétique.

En 1938, l’inventeur disparaît mystérieusement, et sa mort est officiellement annoncée. Les recherches de son épouse et de ses amis n’aboutissent pas et il est progressivement oublié. Il s'avèrera qu'il a été kidnappé par des agents des services secrets russes qui le renvoyèrent dans son pays natal. Interné dans un camp sibérien, on le fit ensuite travailler dans un laboratoire surveillé par la police secrète sur d’autres sujets de recherche en électronique comme des appareils d'espionnage ou des brouilleurs de communications. Il sera plus tard réhabilité et pourra retourner aux États-Unis avant sa mort en 1993.

Après la guerre, le thérémin connaît une deuxième vogue à Hollywood dans la conception de bandes sons et d'effets sonores de la plupart des films de science-fiction et des thrillers psychologiques des années 40 et 50. En 1961, Robert Moog créa une version transistorisée et en kit du thérémin, dont de nombreux exemplaires ont été vendus, et continuent à trouver des acquéreurs. Robert Moog s’est inspiré du fonctionnement de cet instrument pour inventer le synthétiseur.

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Marie-Anne D. & Nicolas C. dans le cadre des TPE au lycée Fénelon.